Je remercie en premier lieu Guy Garnier, peintre talentueux utilisant l’art du collage, qui nous a aimablement confié son tableau « Le calendrier de l’après ».
Vous pouvez découvrir ses œuvres sur http://www.guy-garnier-collages.com/
Nous avons pris le prétexte de cette superbe toile pour vasescommuniquer en octobre.
Je reçois donc Euonimus sur mon site http://evedelaudec.fr/?page_id=591
et ma participation est visible sur le sien http://polymorphiesduquotidien.blogspot.fr/
Le calendrier de l’après
Il fut un temps… Je fus d’ici
Le village silencieux murmure, mon non-retour, ma re-venue
J’y vois déjà la lumière tiède, qui s’alanguit au coin des rues
Entrer dans les lézardes obscures, et esquisser la poésie
Il fut un temps… Je fus d’ici… Et cet ici au fond du cœur
Je suis allé courir la vie, dans le monde urbain tapageur
Je sens déjà les silhouettes se succéder sous mon passage
Les yeux derrière les fenêtres, se glissant derrière les voilages
Les femmes dans les cuisines-vieilles, les murs de rusticité
La peinture écaillée, les treilles, l’odeur de l’humidité…
Les rues silencieuses chuchotent, se racontent le temps écoulé,
Toutes ces histoires, toutes ces blessures, les nouveaux visages, les non-dits,
Le long de mes pas, elles tremblotent, de m’avoir un peu oublié
Le long de mes pas, elles hésitent entre rond accueil ou mépris
Je sens ta présence, mon aïeul, ombre tapie, observatrice
La langue prête aux commérages, les bras tendus, l’allure fière
Tes gestes lents, sous mon passage, colorent les carreaux poussières
Le long du temps, ma vie s’effrite, devant l’altérité soudaine,
Les murs de pierre qui me séparent, qui me font étranger ici
Mes jambes tremblent, mon cœur palpite… Il fut un temps… Je fus d’ici
Je regardais les étrangers, derrière ces carreaux de verre,
Oui j’observais, toujours muet, leurs doutes vains sur mes œillères
Leur vie, leur cœur qui accélère, devant l’altérité certaine
Les murs de pierre qui les séparent, qui les font étrangers ici…
Semblable et autre… Mon cœur palpite… Il fut un temps… Je fus d’ici…
Euonimus, octobre 2012