E-cri-vaine

Un écrivain, ou une e-cri-vaine ?
Un auteur ou une hauteur ?
Serais-je une imposture ?

J’écris dans ma tête, sans arrêt, les phrases déroulent comme une musique sans instruments, suivent une partition sans portée, tels des mots sans encre, dans un rythme trop rapide, mais scandé…

C’est une nourriture que je caresse avant que de l’engloutir dans mon cerveau affamé, on m’a appris à ne pas jouer avec la nourriture, pourtant je le fais, je joue avec un moment, comme un chat avec sa proie, je lance en l’air les adjectifs tous chauds, rattrape les verbes au vol, fais mine de les faire tomber, les oublie, me retourne, et miracle, ils sont toujours là, voletant dans un regard, pendus à un sourire…

Ces mots ne supportent pas la contrainte du papier, ou du clavier,
Ils se retrouvent soudain accrochés au fil à limbe.
Ils s’étirent sur la pointe des pieds, se tortillent, grimpent verticalement aux nues
Ils s’envolent…
Je les ai perdus!

Revenez, je vous en conjure, je vous chérirai, je vous détesterai aussi car vous m’êtes douloureux, mais revenez que je vous couche…

Les mots ne sont jamais prisonniers.

Eve de Laudec
10 août 2010

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