Ça sert à rien de cueillir le soleil
sans le déposer sur son bol
chaque matin
ça sert à rien
ça sert à rien le sourire sur des lèvres
une grimace à un miroir
presqu’effacé
ça sert à rien
ça sert à rien
d’être encore là
le monde continue à tourner
même quand il perd
une poussière
ça sert à rien la musique du vent
quand on ne peut la murmurer
à une oreille
ça sert à rien
ça sert à rien les mots écrabouillés
il est trop tôt est-il trop tard
pour les crier
ça sert à rien
ça sert à rien
d’être encore là
le monde continue à tourner
même quand il perd
une poussière
ça sert à rien un corps abandonné
sans les vibrations que des mains
faisaient rimer
ça sert à rien
ça sert à rien de vivre en altitude
sans partager ce tant d’amour
là sur la terre
ça sert à rien
ça sert à rien
d’être encore là
le monde continue à tourner
même quand il perd
une poussière