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Pluie d’Afrique


Chaleur humide, torride, étouffante, respiration bloquée, lourdeur, langueur, les lèvres entr’ouvertes suspendues au silence, la gomme liquide de l’instant efface jusqu’aux murmures, les femmes s’essuient entre les seins avec un pan de pagne, les hommes se mouchent dans leurs doigts, les corps exsudent, les nerfs à fleur, la peau à vif

Le soleil piquant se voile, couvrant d’une ombre plus solide cette terre équatoriale

Gorgé de poussières, résidus de latérite ocrée qui pénètre chaque alvéole, l’air s’effondre, ouateux, comateux, épais, en déséquilibre le temps attend, l’attente n’a plus le temps


Brutalement

Le ciel est arraché, des lambeaux de nuages se déchirent, repoussés par les
violentes trombes d’eau qui lavent la misère, cette pluie qui charrie généreusement bouteilles en plastique, poissons séchés et tong perdue vers les fossés qu’elle creuse, qui écrase chaque recoin de l’âme, qui déboule, torrent boueux, dans les cases, fracas du déluge sur les tôles ondulées des toits, cavalcade effrénée des pégases du ciel, danse folle, hystérique des éléments, musique sacrée dans les calebasses, qui résonnent des mille mots de la brousse, saucée crépitant sur les enfants au grand rire blanc, ces petits bronzes gesticulent en criant contre leur peur, paumes ouvertes, corps nus offerts à l’ondée violente mais bienfaisante


Tout s’arrête soudain, comme un livre qu’on ferme, comme une porte qui claque

Monte de la terre gorgée une senteur sauvage, enivrante, sensuelle, salée des larmes du passé, sucrée des promesses d’un champ d’igname, acide de la sueur d’Aminata

Elle fume, cette terre pimentée qui exhale les lourdeurs magiques, miasmes épais du frangipanier, écoeurante de riche moisissure, vapeur âcre jaillissant du sol nourricier où même les piquets des barrières prennent racines, elle fume et respire au rythme des pas qui la gravent

Cette douche chaude, réminiscence d’un bien-être fœtal, n’a pas rafraichi
Epuisé, ébahi, haletant, frissonnant, échevelé, rompu, les vêtements collés à la peau
On ouvre les yeux au jour qui se relève.





Eve de Laudec 2010

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