Ravin muselière

Je ne vous jouerai pas les violons de mon cœur

Ni les sanglots rampants sous les ponts décoiffés

Je laisserai filer les humides rancoeurs

Et rendrai au courant tous les autodafés

Non, je ne pleure pas, je ne pleure pas tel

L’aride déserté des sillons ondulants

Mes yeux taisent leur voix sous la croûte de sel

Sarcophages soudés plus jamais décillant

Insensible mon âme qui n’irrigue plus rien

Tant les lignes de vie sur mes mains écrasées

Ont rompu le fluide du récit corallien

Maintenant altéré maintenant arasé

Larmes fatales sourdes je ne sais plus entendre

Je jette les hoquets au ravin muselière

Mer étale je vogue sans plus rien en attendre

Que les doigts de l’aveugle à semer ma poussière.

Eve de Laudec 8 avril 2012

Paru dans  le recueil Les petites pièces rapportées, Chum Editions 2014

Loading

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.