L’ aube cession

Elle se réveille brutalement,
C’est la nuit,
Un horrible pressentiment l’étreint,
Il faut absolument qu’elle se lève et aille voir ….

Et voilà ! Elle le savait !
Ah non, ce n’est tout simplement pas possible, qui a osé ?
Qui a osé les toucher ?
Ah non, il ne faut pas les déranger
C’est horrible, elle étouffe,
Se précipite, le cœur serré, le pouls lui bat aux tempes
Un infâme spasme lui arrive aux lèvres
Mais qui s’est permis ?
On ne peut déranger l’ordre établi,
Ça fait trop mal
C’est tout simplement impossible
Elle ne supporte pas ;
Tout simplement !

Elle s’agenouille, devant elles,
Souffle court, honteuse, si honteuse,
Mais elle n’a pas le choix
Il faut tout recommencer,

Les dénouer, les caresser,
Les tendre, doucement,
Leur parler aussi
Pour que ça ne porte pas malheur
Vite, les remettre à leur place,
Bien droites, bien espacées,
Comme les dents d’un peigne
D’ailleurs si elle prenait un peigne ?
Mais non, elles n’aimeront pas,
Elle risquerait de les blesser
Et le drame s’abattra,
Encore une fois,
Surement, si si,
Surement, il ne faut pas tenter le diable !

Elle passe la main sur elles,
Nerveusement
Ne pas s’énerver, surtout,
Faire vite mais faire bien
Avant que les autres s’en rendent compte…
Mais quels autres ? Peu importe,
La menace est là tant que l’ordre n’est pas rétabli,

Elle les lustre doucement,
Elle sort le double décimètre
Pour faire respecter l’ordre
Même espace entre chacune surtout,
Elle mesure, pas d’erreurs ou ce sera trop douloureux, après

Elle est là, le nez au sol
Elle Respire, enfin soulagée….

Les franges du tapis sont à leur exacte place…

Jusqu’à la prochaine aube cession

Eve de Laudec
4 juillet 2010

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